Les mémoires de Candy Bonbon

Bombe blonde, Sex-symbol, Star de série-B et Porn star anonyme

dimanche, mai 01, 2005

Amour sur le Danube

Il y a environ quinze ans de cela, j'étais à Budapest pour tourner un film. Les tournages en Europe de l'Est à cet époque étaient plutôt agréables. Peu de moyens, certes, mais on y traitait les actrices américaines (pas dans le sens États-Uniennes, mais dans celui qu'elles viennent d'Amérique) comme des reines. Comme toutes les femmes, j'apprécie qu'on me bichonne. J'habitais une superbe chambre dans un hôtel chic du côté Buda (pour ceux qui ne savent pas, la ville de Budapest est divisée en deux par le Danube (qui est un grand fleuve) d'un côté, BUDA, la ville des riches et de l'autre PEST, la ville des pauvres et des ouvriers) - bien que le tournage se déroulait bien, j'enchaînais de longues heures sur le plateau et mon rôle étant plutôt physique, j'ai eu grandement besoin de me détendre à la fin du film...
Je suis sortie dans une discothèque branchée avec l'intension de danser toute la nuit. C'est dans cette boîte de nuit, que j'ai vu L. (5) pour la première fois... Il était avec ses amis... Du premier coup d'oeil, on les remarque toujours ces groupes de goldens boys - college dudes - tout droit sortis d'une université Américaine... Ils étaient cinq ou six, tous plus bruyants les uns que les autres... Et tous très musclés (mais avec déjà des petits débuts d'embonpoint autour de la taille!) - L. était sans doute le plus bruyant de tous... Évidemment, ils m'avaient tous remarqués... Et à tour de rôle, ils venaient tenter leur chance en me gratifiant de leurs déhanchements gorilliens, que j'ignorais, évidemment... J'avais vu qu'ils avaient fait des paries. J'avais donc décidé de les faire tous perdre... Plus la soirée avançait, plus ils étaient chauds et insistants. Ce n'était plus drôle. J'en avais assez et je suis allée voir le gérant pour qu'il les fasse sortir... Deux armoires à glace tout droit sortis des prisons communistes sont venus leur montrer la sortie... C'est à ce moment que j'ai eu pitié. Vous le savez, je ne résiste pas longtemps aux jolis blondinets au look de surfeur. L. m'a regardé, avec ses grands yeux bleus de chien battu et il m'a lancé un: "You're the must beautifull girl I've had ever see... I'm sorry..." - Il a gagné le pari...
Mais je n'ai rien perdu à le faire gagner non plus...
Son père était très riche et L. avait un bateau qui l'attendait sur le fleuve... Lui et ses copains descendaient le Danube et s'arrêtaient de temps en temps dans les villes intéressantes. Il allait devenir avocat dans moins d'un an et c'était sa dernière escapade avant de trouver une épouse et fonder sa famille (et sans doute devenir obèse!) Il parlait français avec un accent vraiment très sexy... et il était très cochon...
Nous avons passé trois jours (et trois nuits) - sur le fleuve. La Hongrie traversait en même temps une vague de chaleur incroyable. Nous étions presque toujours nus. Nous avons navigué un peu hors de la ville et nous avons mouillé l'ancre près d'une berge sans habitations. Nous nous sommes baignés à la belle étoile. J'ai perdu la notion du temps. J'ai raté mon avion de retour à Montréal... Et lui n'a plus jamais revu ses amis Dudes du bar, qu'il avait abandonné à leur sort dans Budapest...
Quand nous sommes revenus sur terre, les adieux étaient inutiles. Je l'ai embrassé gentillement sur la joue avant de monter dans un tramway et je suis allée payer ma note à l'hôtel. Dans l'avion, j'ai beaucoup pleuré... C'était la première fois que je pleurais pour un homme.
Nous sommes maintenant de très bons amis. Il a une femme parfaite, deux enfants parfaits et il a en effet beaucoup engraissé. Quand j'étais en Californie, la semaine dernière, nous sommes allés déjeuner ensemble... Sa femme est très jalouse, alors on ne peut pas se voir le soir... Il en rit de sa petite vie parfaite... Il voudrait bien qu'on recouche ensemble... En secret... Mais je lui réponds à chaque fois que ça ne serait jamais à la hauteur du Danube... Alors il vaut mieux qu'on reste bons amis... et qu'on ne brise pas la perfection de nos souvenirs sur le Fleuve...