Il était temps...
"Bien sûr que je te manque. Chaque seconde respirée te le rappelle, je le sais. L'immensité du ciel me le rappelle aussi. Je suis pleine de sève et de désir. Qu'y puis-je si tu l'as cherchée de toute ton âme cette fleur rare qui t'achève de plaisir à rendre les autres sans saveur ? Qu'y puis-je si tu ne peux te l'avouer ? Je sais qu'un jour tu baisseras le masque. Contre toute attente, un beau jour, sans raison, tu voudras que je sache. Tu me chercheras partout pour me dire cette évidence que ton corps a gravé dans du marbre, que ta bouche ne pouvait prononcer. Ainsi sont les amants extraordinaires. Des héritiers courageux de l'éphémère qui s'appartiennent un temps au coeur de la nuit. Ils savent qu'ils ont vu le soleil dont tout le monde parle, ce feu ardent, volcanique qui ne connaît pas l'érosion. Un beau, jour, oui, tu voudras me revoir pour me dire que tu n'as rien vécu de plus fort, de plus grand que cela... Pour l'heure, un phoenix lumineux est en train de renaître de ses cendres et prend de l'altitude pour franchir le mur du son où de nouvelles contrées l'attendent."
J'avais lu ça à quelque part.
Et j'avais pensé à lui.
Et c'est ce qui est arrivé.
Aujourd'hui, nous voyons le soleil dont tout le monde parle.
Nous brulons de ce feu ardent qui ne connaît pas l'érosision...