Les mémoires de Candy Bonbon

Bombe blonde, Sex-symbol, Star de série-B et Porn star anonyme

mercredi, décembre 13, 2006

Pour faire une histoire courte

Vous savez que j’avais reçu une carte postale de N1, un homme que je ne me suis jamais donnée le droit d’aimer. Pas parce qu’il ne m’attirait pas. Parce que justement, notre attirance l’un pour l’autre a toujours été trop forte, alors que la synchronicité n’y était pas… Tellement souvent j’ai voulu n’être qu’à lui. Tellement de soirs j’ai voulu me blottir dans ses bras et dormir avec lui… Tellement souvent, avec d’autres hommes, j’ai fermé les yeux en pensant que c’était lui qui me faisait l’amour pour arriver à un orgasme… Il m’a toujours semblé être un idéal d’homme. J’ai toujours comparé mes amoureux à lui. Et mes amoureux arrivaient toujours en dessous… Mais un idéal, ça fait peur. Ça a souvent la chaleur d’un feu ardent, on s’y approche tranquillement, sa lumière nous réchauffe, mais si on va trop près, on se brûle… À moins d’y être bien préparé…
Vous savez, sans être ésotérique à l’excès, je pense que nos vies sont parsemées de signes et de petits moments qu’il faut écouter pour prendre la bonne route… Avec N1, bien qu’il y avait, je pense, un désir immense de faire se réaliser quelque chose entre nous deux, on s’est toujours raté. Rendez-vous manqué. Mauvais timings. Ce qui a fait qu’on s’est un peu perdu de vue.
Et ce qui est encore plus fou, c’est que N2 a souvent été dans ma vie quand N1 revenait… De là leur pseudonymes.
Voilà l’histoire résumée – pour en faire une histoire courte -:
N1 et moi, nous nous rencontrons à New York lors de répétitions pour un spectacle. La passion est soudaine et vive. Il a une copine qui l’attend à Montréal. Et moi, j’ai interrompu un début de relation à Montréal avec un gentil médecin, N2. À cette époque, je ne croyais pas à la fidélité. Lui, oui. Nous vivons quand même quelques expériences incroyablement érotique. Nous ne faisons pas l’amour ensemble… Mais notre désir fait quand même des ravages.
Après le spectacle, je reviens à Montréal. Je quitte N2 pour la première fois. N1 ne quitte pas sa blonde. Je suis incroyablement déçue, mais je respecte son choix. Nous allons faire quelques parties de pools ensemble pendant les premiers mois suivant notre retour… Et puis les contrats recommencent à arriver pour l’un et pour l’autre. On se voit de moins en moins. Mais on se téléphone souvent. On devient des amis.
Un jour, un de mes ex, S. (le premier jumeau) me téléphone et il me dit qu’il veut me voir. On se rencontre le soir même dans un bar près de chez moi. On boit beaucoup. Il m’invite chez lui. On est trop saoul pour baiser. Il ne bande pas. Et c’est à ce moment qu’il me met une bombe entre les mains. Il me parle de N1, qu’il a su que j’ai connu à New York (le milieu artistique est tout petit) – Il sait même qu’il y a presque eu quelque chose entre nous deux. De qui il l’a su, que je lui demande. Il me répond que c’est B., la petite fiancée parfaite de N1, qui le lui a dit. N1 lui a tout raconté et elle lui a pardonné… Et S. se met à rire :
-«Ce qu’il ne sait pas le beau N1, c’est que sa petite fiancée parfaite ne s’est pas retenue, elle, pour le tromper à tour de bras ! »
-« Quoi ? »
que je laisse échapper.
-« Je suis l’amant de B. ! Elle me fait complètement capoter cette fille-là ! Je suis totalement en amour avec elle… C’est pour ça que je voulais te voir… Elle veut pas le quitter son beau N1, si tu pouvais t’arranger pour que N1 parte avec toi, moi, je pourrais ramasser B. par après… Tu comprends ? »
Ils sont rares les moments dans ma vie où j’ai eu envie de frapper quelqu’un, et ben ce fut un de ceux-là ! Je me suis levée. Je me suis rhabillée. Et je lui ai dit de s’organiser tout seul…
En marchant vers chez moi ce soir-là, je rageais contre la vie… Dire que nous aurions pu… Tellement pu… Mais nous n’avons pas… Parce que… HAAAAA !
Arrivée chez moi, sur un coup de tête, j’ai signé un contrat qui me faisait partir de Montréal pendant plusieurs mois.
Pendant la semaine qui suivit, N1 m’appelle souvent. Quand je vois son nom sur l’afficheur, je ne réponds pas. Il me laisse des messages. Je ne le rappelle pas.
Après deux semaines, il vient me surprendre chez moi. Il veut savoir ce qui se passe.
- « J’aime mieux pas t’en parler. »
- « Pourquoi ? C’est moi ? Tu es fâchée contre moi parce que… »
- « Oh ! Non, c’est tellement pas toi… Tu es tellement… Je suis désolée. Je ne peux pas t’en parler… »
- « Pourquoi ? »
- « Parce que si je t’en parle, tu vas penser que je veux profiter de la situation… Mais dans un autre sens, si je t’en parle pas, je trahis ta confiance… »
- « Qu’est-ce qui se passe ? »

Je craque. Je lui explique ce que je sais. Il est pétrifié comme je me l’imaginais. Il pleure beaucoup. Je le console comme une amie, que je suis devenue bien malgré moi. Il se relève et me dit qu’il va aller régler ça. Toute la nuit, j’attends son appel. Il ne m’appelle pas.
Deux jours plus tard, je suis sur le point de prendre mon taxi pour l’aéroport. Mon téléphone sonne. J’ai un pressentiment. C’est lui. Il veut qu’on passe la journée ensemble. Je lui dis que je ne peux pas… Il insiste. J’accepte qu’il me kidnappe. J’appelle le producteur du film que je me prépare à aller tourner en France. J’explique à la secrétaire que je ne peux prendre mon avion maintenant pour des raisons familiale, mais que si c’était possible, je pourrais en prendre un autre plus tard… Elle est d’une gentillesse incroyable. Elle me propose de transférer mon billet pour un vol cette nuit. J’accepte.
N1 m’amène en voiture sur la 15 Nord. Nous roulons jusqu’à une petite rivière cachée derrière des arbres. Il me dit que c’est son endroit secret. Il sourit comme un petit gars de 4 ans. Il enlève son pantalon et sa chemise et plonge dans l’eau vive en caleçons. Je le regarde s’amuser dans les rapides. Je n’ai pas mon maillot, mais je décide de faire comme lui. Nous nageons ensemble en riant. Plusieurs fois je dois lui attraper le bras pour ne pas être entraînée par le courant. Après plus d’une heure de jeu, nous nous étendons sur une roche plate en plein soleil et nous nous laissons sécher. Il est le premier à parler.
- « J’ai parlé avec B. »
- « Oui. Et alors ? »
- « Elle m’a promis que ça ne voulait rien dire ce qui s’est passé avec ce gars-là. Elle pleurait… Elle m’a demandé pardon… je… »
- « Tu… ? »
- « Je pense que je vais la croire et essayer de faire marcher notre histoire… »
C’est avec un nœud incroyable dans le fond de la gorge que je lui ai répondu que je comprenais. Que c’était sûrement la bonne décision à prendre… Mais à l’intérieur, j’avais peine à conjuguer ensemble ce bonheur incroyable que je ressentais à juste être à côté de lui sur cette roche au soleil, et la déchirure immense qui se creusait en ce moment aussi dans mon cœur… Pour me consoler (et peut-être un peu me venger aussi !) Je lui ai annoncé que je partais le soir même pour la France. Six mois de tournage. Six mois loin de lui.
Il est venu me reconduire à l’aéroport. Il m’a prise dans ses bras et j’y suis restée une éternité…
Dans l’avion j’ai appris mon texte pour ne pas trop penser. Je suis arrivée plus que prête sur le plateau. Les semaines passaient très vite. Un matin, un technicien vient m’apporter un téléphone dans ma loge. Une urgence familiale, qu’il me dit. Je réponds. La voix que j’entends me plonge dans un bonheur profond. C’est N1. Je suis comme une petite fille quand j’entends sa voix. Il me dit qu’il regrette de m’avoir laissé partir. Que c’est terminé avec B. Qu’elle lui avait menti et qu’il n’était pas capable de lui refaire confiance. Il a envi d’être avec moi. Je lui dis de venir me rejoindre en France. J’irais bien le rejoindre à Montréal, mais je n’ai pas envie de tout plaquer sur un coup de tête. Le rôle est beau. Le tournage se déroule bien. Il me dit qu’il va voir ce qu’il peut faire…
Les semaines suivantes se suivent presque sans nouvelles… Quelques mails vagues où il me dit qu’il a eu un contrat qui l’oblige à rester au Québec… Je ne l’attends plus. Le tournage se termine par un accident qui m’oblige à retourner à Montréal avant le party de la fin de la production. Première chose que je fais en sortant de l’avion : Je prends un taxi vers chez N1. Arrivée chez lui, son coloc me répond. Il est 9h30 du matin. Le coloc me dit qu’il dort encore. Je vais le rejoindre dans sa chambre. Des couvertures dépassent des boucles claires. Je marche à quatre pattes sur le lit pour le surprendre. Une tête sort des couvertures. C’est B. Elle me demande ce que je fais là. Je lui réponds que je suis de retour. Je m’excuse en lui disant que je ne savais pas qu’elle avait repris avec N1. Je quitte en vitesse.
Suite à cet incident, N1 et moi, nous nous perdons de vu presque totalement. Un an plus tard, je le croise lors d’une Première. Sans dire un mot, il m’entraîne dans la salle de lavage, au sous-sol et il m’embrasse (c’est la première fois que nous nous embrassons ! ENFIN !!!) Il a terminé sa relation avec B. pour de bon. Moi, je sors avec un acteur célèbre qui est parti en tournage aux Etats-Unis. Nous quittons le party et nous nous rendons chez moi presque en courant. À peine la porte fermée, que je commence à le déshabiller… Il m’arrête… Il veut qu’on prenne notre temps…
« Depuis le temps qu’on attend ce moment, on va au moins en profiter un peu. On va le faire durer… »
Nous allons dans la douche, tout habillés. L’eau est bonne. Je ne me lasse pas de l’embrasser. Il se met à genou et me mange goulûment… J’ai les genoux qui flanchent. Je hurle de plaisir.
Toute la nuit, nous faisons l’amour… Au matin, il sort une bouteille d’alcool parfumé de son sac. Bouteille qu’il a piqué au party de la veille. Il me fait prendre une gorgée. Il en prend une lui aussi. En souriant, il me dit qu’il y a rien de tel qu’une petite gorgée d’alcool pour enlever la mauvaise haleine du matin et repartir pour faire l’amour toute la journée… Ce que nous faisons…
Le soir, il me quitte en me disant qu’il n’oubliera jamais cette nuit avec moi. Il part pour un an faire le tour de l’Asie.
Pendant cette année, je reste longtemps sans nouvelles de lui. Je me mets à ne plus y croire et je reprends avec N2. C’est à ce moment que je goûte à la routine impitoyable avec N2. Je termine ma relation avec N2 juste avant une Première. Une pièce de théâtre qui parle des relations de couples qui n’ont aucun sens… « Pourquoi s’acharner quand c’est terminé » disait la publicité de la pièce. Je suis triste, mais je sais que j’ai fait le bon choix en quittant N2. La Première se déroule très bien. Des tonnerres d’applaudissements, je me gave… Dans ma loge, on fait poper le champagne ! Quand on cogne à la porte. N1 est de retour de son trop long voyage en Asie. Il m’a acheté des fleurs. Il m’invite à une fin de semaine au chalet de ses parents, avant de se retirer et de me laisser célébrer avec les gens de la production. Le vendredi soir suivant, il m’invite chez lui. On fait l’amour pendant toute la nuit. C’est encore meilleur que la première fois. Je retourne au matin faire mes bagages chez moi avant de partir pour toute la fin de semaine avec lui. Mon père est chez moi. Il m’annonce que ma grand-mère est morte. Il veut que j’aille aux funérailles (le jour même) avec lui. Bien que je ne connaisse presque pas ma grand-mère et que je n’entretienne pas vraiment un lien intime avec mon paternel, je sens que je dois y aller avec lui. Il a besoin de moi. Je laisse un message sur la boîte vocale de N1 (il doit être dans la douche) lui disant que je ne pourrai pas aller au chalet avec lui parce que ma grand-mère est morte et que je me dois d’aller aux funérailles. La fin de semaine avec mon père est mortelle. Je reviens exténuée à Montréal, et qui je trouve chez moi ? N2, qui me demande de reprendre. De lui laisser une autre chance. Je succombe à ses beaux grands yeux tristes. Nous faisons l’amour. C’est la meilleure baise que j’ai eu avec N2 depuis le début.
Quand je reparle à N1, la première nouvelle qu’il a eue, en revenant seul du chalet de ses parents, était que j’avais revu N2. Il m’accuse de lui avoir menti. De ne pas avoir été honnête. Il ne croit pas à mon histoire de funérailles. Il ne supporte plus le mensonge dans sa vie.
Bien que ma relation avec N2 ne dura pas plus que six mois, N1 n’était pas réapparu sérieusement dans ma vie depuis ces deux dernières années. Nous avons travaillé ensemble sur un projet télé, il y a environs un an, mais tous les deux nous gardions nos distances… De peur de nous faire encore mal, j’imagine… Il était en relation avec une productrice plus vieille de quinze ans que lui. Cette femme me tassa du portrait assez vite…
Et puis voilà… N2 est revenu pour la quatrième fois dans ma vie dernièrement. Il y a eu cette carte postale du Costa Rica. Et la fin de semaine dernière, ça c’est terminé pour de bon entre nous deux.
Ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone qui m’a chaviré le cœur. Un téléphone que j’osais à peine espérer tellement j’avais perdu espoir… N1 m’a téléphoné de New York :
- « New York n’a vraiment pas la même couleur sans toi… J’arrive demain à Montréal. Tu veux venir me chercher à l’aéroport ? »

Je termine ce billet avec les mains toutes tremblantes. Je m’en vais chercher N1 à Dorval…