Les mémoires de Candy Bonbon

Bombe blonde, Sex-symbol, Star de série-B et Porn star anonyme

vendredi, mai 20, 2005

Départ

Je pars ce soir pour la République Tchèque. Prague est une ville magnifique. Un ex, devenu un ami, qui connaît bien la ville est venu m'aider à faire mes bagages tout en me recommandant des adresses et des choses à voir. Lui aussi il a la mine basse. Il a eu une mauvaise nouvelle qui l'a mis à terre... Et la pluie qui nous tombe dessus depuis 8 jours n'aide en rien... Partout où je me traîne depuis dix jours, les gens semblent triste, ou du moins, tout le monde place ses espoirs en l'été qui arrivera...
Moi, je place mes espoirs dans ma fuite. Ce soir... Quitter enfin cette grisaille printannière... Aller travailler... Je suis prête. Je connais mon rôle par coeur... Oublier...

mardi, mai 10, 2005

Douche froide et champagne

J’ai eu une bonne nouvelle la semaine dernière… Un nouveau rôle. Un nouveau tournage. Quand ça nous arrive comme par surprise, d’on ne sait où, la joie semble toujours plus grande…
Ça faisait donc déjà quelques jours que je me préparais pour mon départ. Je cherchais ici et là qui avait bien pu parler de moi à ce réalisateur étranger…
J’ai eu ma réponse hier…
Ma porte sonne vers 19h00… J’ouvre. Choc! Surprise! Mon cœur bondit de joie. M. se tient là, sur mon perron, avec, dans la main droite, un sac dégageant une odeur de mets chinois et dans la main gauche, une bouteille de champagne…
M. mon amour… Si tu savais combien j’ai pensé à toi dans les dernières semaines… Combien j’ai rêvé de toi… Et te voilà… Comme un rêve…
Il est tout sourire. C’est lui qui a parlé de moi au producteur. Un ami de vieille date. Et il vient fêter mon contrat.
Nous installons le repas sur la table basse du salon, nous enlevons nos souliers et nous nous asseyons par terre, comme dans le temps. Je mets son disque préféré, une compil du groupe Hearts, avec notre chanson fétiche : "All I wanna do is make love to you"... De circonstance, évidemment... Il fait popper le bouchon de champagne… La première bouteille se vide très vite. Il en sort une deuxième et une troisième de son sac à dos design… Je mange comme une cochonne. Ce sont les meilleurs mets chinois au monde. Rendu aux biscuits de fortune, je suis agréablement ivre (de bonheur et de désir…) Je sors le petit papier et le regarde. M. me demande ce qui est écrit sur le mien. Je le regarde et je souris :
- « L’homme qui est à côté de vous est l’homme de votre vie »
Il éclate de rire… Ce n’était pas vrai. Il sait que j’ai inventé.
- « Hum… Pas sûr de ça ma belle… »
J’éclate de rire aussi… Je sais que je lui ai fait du mal… Je sais que j’ai particulièrement compté pour lui… Je sais qu’il a eu du mal à réparer l’entaille que je lui ai faite… C’était la première fois que je lui disais que je l’aimais toujours… Je manque de courage - Toujours – il a fallu que je lui dise ça à la blague… Je suis lâche.
- « Tu sais, le champagne, c’est pas seulement pour fêter ton film, c’est aussi pour fêter une autre bonne nouvelle qui m’arrive…
- « Ha oui??? Quoi? »
- « Je vais avoir un bébé…Ma blonde est enceinte… »

Douche froide… Je me ressaisis… Je suis heureuse pour lui… Incroyablement jalouse de cette blonde, mais heureuse…
Nous parlons encore une heure et il quitte mon appart. – À reculons, je le sens - Nous nous embrassons sur les joues, en frôlant doucement nos lèvres…
Un peu plus et je lui sautais dessus. Je ne le laissais plus repartir… à moins que ce soit lui…
Je l’ai regarder marcher de dos jusqu’au bout de ma rue. Il ne s’est pas retourné mais je sais qu’il savait que je le regardais…
Vivement l’avion maintenant… Je respire mal depuis hier entre mes quatre murs…

dimanche, mai 01, 2005

Amour sur le Danube

Il y a environ quinze ans de cela, j'étais à Budapest pour tourner un film. Les tournages en Europe de l'Est à cet époque étaient plutôt agréables. Peu de moyens, certes, mais on y traitait les actrices américaines (pas dans le sens États-Uniennes, mais dans celui qu'elles viennent d'Amérique) comme des reines. Comme toutes les femmes, j'apprécie qu'on me bichonne. J'habitais une superbe chambre dans un hôtel chic du côté Buda (pour ceux qui ne savent pas, la ville de Budapest est divisée en deux par le Danube (qui est un grand fleuve) d'un côté, BUDA, la ville des riches et de l'autre PEST, la ville des pauvres et des ouvriers) - bien que le tournage se déroulait bien, j'enchaînais de longues heures sur le plateau et mon rôle étant plutôt physique, j'ai eu grandement besoin de me détendre à la fin du film...
Je suis sortie dans une discothèque branchée avec l'intension de danser toute la nuit. C'est dans cette boîte de nuit, que j'ai vu L. (5) pour la première fois... Il était avec ses amis... Du premier coup d'oeil, on les remarque toujours ces groupes de goldens boys - college dudes - tout droit sortis d'une université Américaine... Ils étaient cinq ou six, tous plus bruyants les uns que les autres... Et tous très musclés (mais avec déjà des petits débuts d'embonpoint autour de la taille!) - L. était sans doute le plus bruyant de tous... Évidemment, ils m'avaient tous remarqués... Et à tour de rôle, ils venaient tenter leur chance en me gratifiant de leurs déhanchements gorilliens, que j'ignorais, évidemment... J'avais vu qu'ils avaient fait des paries. J'avais donc décidé de les faire tous perdre... Plus la soirée avançait, plus ils étaient chauds et insistants. Ce n'était plus drôle. J'en avais assez et je suis allée voir le gérant pour qu'il les fasse sortir... Deux armoires à glace tout droit sortis des prisons communistes sont venus leur montrer la sortie... C'est à ce moment que j'ai eu pitié. Vous le savez, je ne résiste pas longtemps aux jolis blondinets au look de surfeur. L. m'a regardé, avec ses grands yeux bleus de chien battu et il m'a lancé un: "You're the must beautifull girl I've had ever see... I'm sorry..." - Il a gagné le pari...
Mais je n'ai rien perdu à le faire gagner non plus...
Son père était très riche et L. avait un bateau qui l'attendait sur le fleuve... Lui et ses copains descendaient le Danube et s'arrêtaient de temps en temps dans les villes intéressantes. Il allait devenir avocat dans moins d'un an et c'était sa dernière escapade avant de trouver une épouse et fonder sa famille (et sans doute devenir obèse!) Il parlait français avec un accent vraiment très sexy... et il était très cochon...
Nous avons passé trois jours (et trois nuits) - sur le fleuve. La Hongrie traversait en même temps une vague de chaleur incroyable. Nous étions presque toujours nus. Nous avons navigué un peu hors de la ville et nous avons mouillé l'ancre près d'une berge sans habitations. Nous nous sommes baignés à la belle étoile. J'ai perdu la notion du temps. J'ai raté mon avion de retour à Montréal... Et lui n'a plus jamais revu ses amis Dudes du bar, qu'il avait abandonné à leur sort dans Budapest...
Quand nous sommes revenus sur terre, les adieux étaient inutiles. Je l'ai embrassé gentillement sur la joue avant de monter dans un tramway et je suis allée payer ma note à l'hôtel. Dans l'avion, j'ai beaucoup pleuré... C'était la première fois que je pleurais pour un homme.
Nous sommes maintenant de très bons amis. Il a une femme parfaite, deux enfants parfaits et il a en effet beaucoup engraissé. Quand j'étais en Californie, la semaine dernière, nous sommes allés déjeuner ensemble... Sa femme est très jalouse, alors on ne peut pas se voir le soir... Il en rit de sa petite vie parfaite... Il voudrait bien qu'on recouche ensemble... En secret... Mais je lui réponds à chaque fois que ça ne serait jamais à la hauteur du Danube... Alors il vaut mieux qu'on reste bons amis... et qu'on ne brise pas la perfection de nos souvenirs sur le Fleuve...